Actes contrôlés autorisés aux thérapeutes respiratoires
Actes contrôlés autorisés aux thérapeutes respiratoires
La Loi sur les thérapeutes respiratoires (LTR) est la loi propre à la profession qui énumère les cinq actes contrôlés que les thérapeutes respiratoires de l’Ontario (RT)* sont autorisés à exécuter. Ces cinq actes contrôlés sont désignés comme les actes autorisés** de la profession et sont énumérés comme suit
1. Exécution d’une procédure prescrite sous le derme.
2. Pratiquer des intubations au-delà du point de rétrécissement normal des fosses nasales ou au-delà du larynx.
3. Pratiquer des aspirations au-delà du point de rétrécissement normal des fosses nasales ou au-delà du larynx.
4. Administration d’une substance par injection ou inhalation.
5. Administration d’une substance prescrite par inhalation.
* Dans les présentes lignes directrices, « thérapeute respiratoire (RT) » désigne les membres de l’OTRO qui détiennent un certificat d’inscription de membre général sans modalités ni restrictions les empêchant d’exécuter des actes autorisés. Les thérapeutes respiratoires diplômés (GRT) et auxiliaires ou limités (PRT) ont des modalités et restrictions, lesquelles figurent ci-dessous.
** Les cinq actes autorisés peuvent être accomplis sur des adultes, des enfants ou des nouveau-nés.
L’acte autorisé 4 permet aux RRT, RT(E), PRT et GRT d’exécuter toutes les interventions appartenant à
l’acte contrôlé Administration d’une substance par injection ou inhalation, à condition d’avoir une ordonnance
valide (et en conformité aux MCR imposées à leur certificat d’inscription).
L’acte autorisé 4 permet aux RRT, RT(E), PRT et GRT d’exécuter toutes les interventions appartenant à
l’acte contrôlé Administration d’une substance par injection ou inhalation, à condition d’avoir une ordonnance
valide (et en conformité aux MCR imposées à leur certificat d’inscription).
Acte autorisé 1
Exécution d’une procédure prescrite sous le derme
Dans ce premier acte autorisé, « prescrit » signifie prévu dans un règlement. La réglementation sur les procédures prescrites réglementation sur les procédures prescrites prévoit les procédures faisant partie de l’acte contrôlé « exécution d’une procédure prescrite sous le derme » et les classe en deux catégories : de base et avancées. Le tableau 1 précise quelles procédures sont contenues dans la réglementation, et donne des exemples de différentes procédures précises. Veuillez prendre note que cette liste n’est pas exhaustive, et qu’elle est seulement offerte à titre indicatif.
Tableau 1 : Procédures prescrites sous le derme
PROCÉDURE | EXEMPLES |
---|---|
De base | |
i. Ponction artérielle, veineuse et capillaire. | ● Analyse de gaz artériel |
ii. Insertion, suture, aspiration, repositionnement, manipulation et retrait d’une canule artérielle. | ● Cathéter artériel |
iii. Insertion, suture, aspiration, repositionnement, manipulation et retrait d’une canule veineuse. | ● Intraveineuse périphérique ● Canulation de veine jugulaire interne |
AVANCÉ | |
i. Manipulation ou repositionnement d’une canule à ballonnet. | ● Pression pulmonaire capillaire ● Pompe à ballonnet intra-aortique (PBIA) |
ii. Insertion, aspiration, repositionnement et retrait d’une aiguille thoracique. | |
iii. Insertion, aspiration, repositionnement et retrait d’un drain thoracique. | |
iv. Prélèvement d’échantillon de tissu bronchoscopique aux fins de lavage broncho-alvéolaire et de brossage endobronchique.* | |
v. Insertion d’aiguille intraosseuse. | |
vi. Placement d’électrode sous-cutanée aux fins de suivi interopératoire et foetal périnatal. |
Exigences particulières liées à l’exécution de procédures prescrites sous le derme
Pour exécuter une procédure donnée classée comme avancée, un thérapeute respiratoire inscrit (RRT) doit avoir réussi un programme d’agrément ou de renouvellement de l’agrément approuvé par l’OTRO au cours des deux années précédentes. De plus amples renseignements à ce sujet sont fournis dans les Lignes directrices de pratique professionnelle Programmes d’agrément des
procédures prescrites avancées sous le derme de l’OTRO.
Les thérapeutes respiratoires diplômés (GRT) et les thérapeutes respiratoires auxiliaires (PRT) ne peuvent exécuter aucune procédure prescrite sous le derme, même s’ils ont réussi un programme d’agrément approuvé.
Les PRT ne doivent pas exécuter de procédure de base, à moins d’avoir reçu l’autorisation de le faire par le Comité d’inscription (c.-à-d. que les modalités contenues sur leur certificat d’inscription le leur permettent).
Tableau 2 : Procédures sous le derme et changements de tube de trachéotomie
PROCÉDURE | RRT | GRT* | PRT |
---|---|---|---|
Procédures prescrites de base. | ✓ | ✓ | ** |
Procédures prescrites avancées. | ✓ |
** Les PRT peuvent uniquement exécuter les changements de tube de trachéotomie d’un stomate de plus de 24 heures si les modalités de leur certificat d’inscription le permettent de façon explicite, afin d’acquérir les compétences d’exécution de cette procédure, et seulement si c’est sous la surveillance directe d’un professionnel de la santé réglementé autorisé à exécuter la procédure en question.
Anesthésie régionale
L’insertion de blocages nerveux périphériques, rachidiens et périduraux n’est pas autorisée en vertu de la réglementation actuelle sur les procédures prescrites; par conséquent, la délégation est requise. L’injection d’un médicament par ces voies, toutefois, fait partie de l’« administration d’une substance par injection ou inhalation », acte autorisé aux thérapeutes respiratoires.
Acte autorisé 2
Pratiquer des intubations au-delà du point de rétrécissement normal des fosses nasales ou au-delà du larynx
Le deuxième acte contrôlé autorisé aux thérapeutes respiratoires est pratiquer des intubations au-delà du point de rétrécissement normal des fosses nasales ou au-delà du larynx. L’OTRO interprète « au-delà du larynx » comme signifiant au niveau du larynx ou plus bas, qu’on parle des voies aériennes ou de l’oesophage, y compris l’accès par la bouche, le nez ou des voies artificielles.
Par exemple, en vertu de cet acte autorisé, les thérapeutes respiratoires peuvent
accomplir les tâches suivantes :
Tubage endotrachéal, notamment nasal, oral et aidé par bronchoscopie
Insertion de masque laryngé
Insertion de drain nasogastrique et insertion de drains nasogastriques spécialement conçus avec électrodes ÉMG qui traversent le diaphragme aux fins de neuro-asservissement de la ventilation assistée (NAVA)
Insertion dans les voies respiratoires nasales
Insertion de tube d’alimentation.
Acte autorisé 3
Pratiquer des aspirations au-delà du point de rétrécissement normal des fosses nasales ou au-delà du larynx
Le troisième acte contrôlé autorisé aux thérapeutes respiratoires est pratiquer des aspirations au-delà du point de rétrécissement normal des fosses nasales ou au-delà du larynx. « Au-delà du larynx » est interprété comme signifiant au niveau du larynx ou plus bas, qu’on parle des voies aériennes ou de l’oesophage, y compris l’accès par la bouche, le nez ou des voies artificielles.
Les thérapeutes respiratoires peuvent effectuer des aspirations, notamment nasopharygées, trachéales, nasogastriques et bronchoscopiques. La LTR n’exige pas d’ordonnance pour accomplir cet acte autorisé, mais d’autres lois pourraient déterminer si ce devrait être le cas (p. ex., la Loi sur les hôpitaux publics, Réglementation sur la gestion hospitalière). De plus, les thérapeutes respiratoires doivent se conformer aux politiques et procédures de leur employeur concernant l’aspiration.
Acte autorisé 4
Administration d’une substance par injection ou inhalation
Le quatrième acte contrôlé autorisé aux thérapeutes respiratoires est l’administration d’une substance par voie d’injection ou d’inhalation.
1. En vertu de cet acte, un thérapeute respiratoire peut administrer une substance par inhalation sous les formes suivantes :
- Liquides (p. ex., instillation de surfactant, d’épinéphrine)
- Poudres (p. ex., TurbuhalerMC, DiskusMC)
- Aérosols (p. ex., nébulisation humide, bronchodilatateurs, narcotiques, antibiotiques, provocation bronchiques (méthacholine))
- Gaz
- Anesthésique (p. ex., oxyde nitreux)
- Non anesthésique (p. ex., oxygène, héliox, oxyde nitrique, air comprimé)
- Spécialisé (p. ex., gaz carbonique, hélium, azote)
- Sous pression (p. ex., ventilation mécanique, y compris CPAP, ventilation spontanée en pression positive continue, oxygène hyperbare)
- Vapeurs (p. ex., agents anesthésiques comme isofurane)
2. En vertu de cet acte, un thérapeute respiratoire peut administrer une substance par injection sous les formes suivantes :
- Intravasculaire (p. ex., intraveineuse, D5W, solution saline, solution lactée de Ringer, produits sanguins))
- Intramusculaire (p. ex., vaccins, vitamine K, Narcan, épinéphrine))
- Intradermique (p. ex., test de la tuberculose))
- Sous-cutanée (p. ex., Xylocaïne, héparine))
Ventilation non invasive en pression positive
La position de l’OTRO est que l’air augmenté, soit par un changement de la concentration des gaz constituants (p. ex., en ajoutant de l’oxygène), soit par un ajustement de la pression au-delà de la pression atmosphérique, constitue l’« administration d’une substance par… inhalation ». Par conséquent, l’application d’une ventilation non invasive en pression positive est un acte contrôlé et doit être uniquement exécuté par des professionnels de la santé qui possèdent l’autorité que leur confère la loi (4e acte autorisé de la Loi sur les thérapeutes respiratoires) ainsi que la formation, l’éducation et les compétences cliniques pour ce faire.
Veuillez prendre note :
Les thérapeutes respiratoires doivent administrer uniquement les vaccins recommandés dans des lignes directrices établies (p. ex., ATS, SCT) pour la prise en charge des affections cardiorespiratoires et les troubles qui y sont associés (p. ex., COVID, influenza, pneumonie à pneumocoque).
Acte autorisé 5
Administrer une substance prescrite par inhalation
La réglementation sur les substances prescrites définit l’oxygène comme la substance que les thérapeutes respiratoires sont autorisés à administrer. Les RRT, les PRT et les GRT ont toujours pu, et peuvent encore, administrer de l’oxygène sur ordonnance d’un médecin, d’une sage-femme, d’un dentiste ou d’un ou une infirmière praticienne. Toutefois, le cinquième acte autorisé, comme l’aspiration, ne nécessite pas d’ordonnance. Par conséquent, les thérapeutes respiratoires, selon leur lieu de travail, peuvent, de façon autonome, instaurer ou régler l’oxygène ou y mettre fin en se basant uniquement sur leur propre jugement professionnel. Veuillez prendre note que cet acte autorisé s’applique seulement aux thérapeutes respiratoires.
Toutefois, il faut comprendre qu’il existe d’autres lois et politiques limitant les endroits où les thérapeutes respiratoires peuvent administrer l’oxygène de façon autonome. La loi la plus importante à cet égard est la Loi sur les hôpitaux publics – Réglementation sur la gestion hospitalière,, qui stipule que chaque acte exécuté dans un hôpital public nécessite une ordonnance et qui limite qui peut émettre des ordonnances Cette restriction ne s’applique pas aux hôpitaux non publics ni aux établissements communautaires (p. ex., les soins à domicile, les équipes de santé familiale, les cliniques privées communautaires, etc.).
De plus, le manuel de lignes directrices du Programme d’oxygène à domicile (octobre 2019) stipule actuellement que la décision d’instaurer l’oxygène et d’y mettre fin doit provenir d’un médecin et que tout changement de prescription relève du médecin traitant.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les Lignes directrices sur les pratiques cliniques exemplaires Oxygénothérapie et la FAQ Administration indépendante de l’oxygène.
Par exemple…
Un RRT travaillant dans la communauté se fait demander de fournir de l’oxygène à un patient qui paie lui-même pour le traitement. Dans cette situation, le RRT peut instaurer ou régler l’oxygène ou y mettre fin en se basant uniquement sur son propre jugement professionnel. Le RRT doit prendre la décision quant aux réglages d’oxygène et prévoir son barème de frais. Comme dans toute situation où des services cliniques sont facturés,
le thérapeute respiratoire doit s’assurer de ce qui suit :
- Le traitement est indiqué sur le plan clinique;
- Il n’y a pas de conflit d’intérêts;
- Le patient prend une décision entièrement avisée sur ses soins;
- Les frais liés aux services sont justes et raisonnables*.
* À l’heure actuelle, les thérapeutes respiratoires ne peuvent facturer le Régime d’assurance santé de l’Ontario pour les services rendus.
Oxygénothérapie hyperbare (HBOT)
Le 5e acte autorisé, en combinaison avec la réglementation Substances prescrites, permet aux thérapeutes respiratoires d’administrer de façon indépendante de l’oxygène thérapeutique. Par conséquent, dans une clinique de soins hyperbares située à l’extérieur d’un hôpital, les thérapeutes respiratoires peuvent administrer de l’oxygène sans l’exigence supplémentaire d’obtenir une ordonnance d’un médecin ou une autre personne pouvant autoriser. Toutefois, l’administration d’oxygène doit être conforme à un diagnostic et un plan de traitement prescrit (p. ex., profondeur, pression, durée, etc.) selon les instructions du médecin assurant la responsabilité principale. Les thérapeutes respiratoires ne sont pas autorisés à initier de façon autonome la thérapie hyperbare.
À la fois pour les milieux hospitaliers et communautaires, la norme du secteur est d’obtenir le titre de compétence de technologue agréé de la Undersea and Hyperbaric Medical Society (UHMS) Ce titre constitue la norme que l’on attend de tout thérapeute respiratoire administrant de l’oxygène hyperbare. Dans les Lignes directrices de pratique professionnelle Oxygénothérapie, l’OTRO a approuvé la liste des quatorze indications d’oxygénothérapie dressée par l’UHMS. Santé Canada soutient l’utilisation de l’OHB fondée sur les lignes directrices de l’UHMS et met en garde contre les utilisations non prévues d’oxygénothérapie non prouvées de manière scientifique. Par conséquent, l’OTRO n’approuve pas une utilisation non prévue de l’OHB et s’adonner à une telle activité par un thérapeute respiratoire peut être considéré comme un manquement professionnel (Règlement sur les manquements professionnel (s.7) – Recommandation, délivrance ou vente de gaz ou d’équipement médical à des fins inappropriées). De plus, les normes d’exercice des thérapeutes respiratoires stipulent que les thérapeutes respiratoires doivent s’abstenir de faire des déclarations sur un remède, un traitement, un dispositif ou une intervention pour lesquels il n’y a pas de faits scientifiques acceptés ou de base empirique. (Norme 8 – Pratique fondée sur les preuves)
Considérations liées à l’exécution d’actes autorisés
Lorsqu’un thérapeute respiratoire se demande s’il peut exécuter ou non une activité, il doit tenir compte de ces facteurs :
L’exécution de l’acte autorisé est-elle dans l’intérêt du patient?
Est-ce qu’il possède les compétences requises (connaissances, habiletés, capacités) pour effectuer l’acte autorisé en toute sécurité?
L’exécution de cette tâche en particulier fait-elle partie du champ d’exercice de la thérapie respiratoire?
Son certificat d’inscription lui permet-il d’exécuter cette tâche (c.-à-d. est-ce qu’il possède le type de certificat d’inscription nécessaire, sans modalités l’empêchant de l’exécuter)?
Existe-t-il un mécanisme d’autorisation (ordonnance directe ou directive médicale) exigé pour l’exécution de cet acte autorisé? Si oui, a-t-il une ordonnance valide (ordonnance directe ou directive médicale) d’un prescripteur autorisé?